Les conditions du marché vont-elles impacter les budgets d’influence ? Penses-tu que ces budgets vont continuer à augmenter ?
Je pense que les budgets vont au minimum rester stables, voire continuer à augmenter, mais probablement moins fortement que ces dernières années. L’étude de la ARPP et de France Pub montre d’ailleurs que la courbe reste ascendante. Malgré un climat économique tendu depuis plusieurs mois, les budgets d’influence sont assez peu impactés. L’influence n’est plus au stade du test and learn : c’est un investissement structuré, au service de la marque et de la performance
Il faut raisonner au global : on observe surtout des réallocations. Les marques disposent de budgets globaux plus restreints et doivent arbitrer davantage. Là où l’influence pouvait autrefois disparaître en dernière minute, elle est aujourd’hui considérée comme un levier clé. Ce sont donc d’autres canaux qui sont réduits pour lui faire place.
On note aussi une diversification des annonceurs. L’influence n’est plus réservée aux marques grand public : même des secteurs institutionnels cherchent à toucher des audiences plus jeunes et se lancent. Cela contribue à soutenir les budgets.
Un autre élément majeur est la régulation. Tout devient plus professionnalisé et contractualisé. Des rémunérations peuvent être demandées par les créateurs pour certaines collaborations alors que cela n’aurait pas été le cas il y a quelques années. Par ailleurs, la mise en place de contrats prend beaucoup plus de temps. Avant la loi, seuls les partenariats rémunérés donnaient lieu à contrat. Aujourd’hui, toute opération avec contrepartie doit être encadrée. Résultat : une explosion du nombre de contrats et une charge administrative accrue, qui demandent plus de temps aux agents et aux agences, ce qui justifie notamment des augmentations d'honoraires.
Avant, un envoi produit et des relances permettent d’obtenir des taux de publications très élevés. Désormais, la loi interdit toute relance si le cadre de la collaboration n'est pas contractualisé. Ainsi un envoi de produits, s'il n'a pas de cadre, génère un un taux de publication et donc un ROI beaucoup plus faible qu'avant. Pour garantir des retombées, il faut donc contractualiser en amont et ce travail prend plus de temps!
Pour finir, l’arrivée du social commerce crée de nouvelles opportunités pour les marques. Beaucoup d'entre elles veulent se lancer. Donc cela peut aussi avoir un impact sur les budgets!
Comment évoluent les collaborations avec les créateurs ?
On constate une montée des collaborations à long terme. Cela pourrait laisser penser à des économies d’échelle, mais en réalité ces partenariats exigent davantage de créativité et de moyens. Mais on remarque aussi une sorte de course à la créativité! Cela s'explique notamment par une concurrence accrue. Il y a de plus en plus de créateurs et des plateformes comme Tik Tok, où il est plus facile de percer, renforce cela. Les utilisateurs sont confrontés à des milliers de contenus chaque jour. Il est donc essentiel pour les créateurs de se différencier s'ils veulent perdurer dans le temps.
Mais on assiste aussi à une maturité de certains créateurs qui évoluent sur les plateformes depuis longtemps, et notamment sur Youtube. Ils ont envie de proposer de nouvelles choses, de se réinventer et cela passe par exemple par des formats encore plus poussés qui intègrent encore plus d'éditorialisation et de post-production pour une qualité renforcée. Les budgets demandés reflètent cette exigence créative réelle, et non une simple inflation des tarifs.
Et en termes de répartition des budgets entre macro, micro et nano-influence ?
Les micro et nano prennent une part croissante, sans réduire les budgets. Là où une marque pouvait miser avant sur quelques ambassadeurs stars, elle peut être amenée à conserver aujourd’hui un ou deux visages phares et répartit le reste sur des profils plus petits. C’est une autre forme d’allocation. Parallèlement, l’UGC se professionnalise. Des créateurs qui facturaient assez peu, valorisent désormais mieux leur travail et augmentent leurs tarifs.
Autre évolution : l’organique pur n’est plus suffisant. Les campagnes qui fonctionnent combinent contenu créateur et amplification payante. Cette médiatisation, devenue indispensable, fait mécaniquement grimper les budgets.
Enfin, la question des droits d’image est de plus en plus centrale. On ne paie plus seulement pour une publication sur les réseaux du créateur, mais aussi pour la réutilisation des contenus par la marque, par des distributeurs ou dans des campagnes offline. Les campagnes d’influence ne sont plus de simples collaborations ponctuelles, mais des dispositifs transverses et plus complexes, ce qui explique la hausse des coûts.
Comment évoluent les KPIs d’influence?
On voit une multiplication des indicateurs. Cela s’explique par exemple par le fait que les budgets d’influence sont de plus en plus gérés par les services marketing. Les marques FMCG, qui vendent des produits à des prix accessibles , sont celles qui utilisent le plus des KPIs qui peuvent être proches de KPI’s de médias traditionnels comme la télé (comme le CPM notamment),,. Dans tous les cas, les bilans purement quantitatifs (EMV ou coût pour CPM sans analyse) ont peu de valeur sans mise en contexte et analyse plus qualitative (secteur, concurrence, timing).
Cela dit, c’est positif que les KPIs se diversifient. Cela permet des analyses plus fines et cela aide à crédibiliser l’influence marketing. On est passé d’une logique centrée sur les likes et l’engagement à une approche plus complète, indispensable pour justifier les budgets.
Quels conseils donnerais-tu pour optimiser les budgets ?
D’abord, ne pas miser uniquement sur l’organique. Il faut investir à la fois dans du contenu créateur et dans l’amplification. En revanche, il fautéviter de sponsoriser trop tôt : il faut mieux laisser le contenu vivre naturellement avant de le booster.
Ensuite, même si cela représente un coût, il est impossible de travailler selon moi sans plateforme. L’identification des profils (surtout avec TikTok où de nouveaux créateurs émergent chaque jour), le suivi des campagnes et la gestion des collaborations nécessitent des outils dédiés..
Enfin, pour les marques se posent forcément la question des intermédiaires. Aujourd’hui lors d’une campagne il peut y avoir plusieurs parties prenantes : le créateur, son agent, l’agence conseil et enfin la marque.Vu de l’extérieur certains pourraient se dire que les “strates” sont trop nombreuses. Mais selon moi si tout le monde travaille en bonne intelligence, chaque acteur a un rôle bien précis! Mais pour cela, il faut une transparence accrue pour s’assurer d’une vraie complémentarité : le talent manager, qui connaît son talent, doit apporter une expertise au-delà du simple rôle de relais, et l’agence conseil doit garantir conformité et sécurité pour la marque. Dans un contexte où le secteur se professionnalise et où tout va vite, les agences ont un rôle clé à jouer pour les marques. Les agences ont forcément une vision plus 360°, de part leur structure. Elles ont un œil sur un grand nombre de secteurs. Pour moi c’est une de leurs plus grandes forces car cela permet de nourrir les clients en leur partageant des sources d’inspiration plus larges. Aujourd’hui tous les secteurs font de l’influence et ce qui se passe sur un secteur peut clairement inspirer un autre secteur!
A propos de Kolsquare
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